ANNA GAIOTTI

Artiste performeuse chorégraphe, musicienne, écrivaine. Elle fabrique une écriture chorégraphique et musicale qui relie le texte et corps. Elle vise à confronter la question de l’émancipation sexuée, les doutes face aux normes, la relève de la fiction et du conte sur le réel, la construction et déconstruction d’identités personnelles et communes, la vie face à la mort. Le corps est d’abords un support pour publier une poétique comme une façon de militer politiquement. Le corps-théâtre est capable d’endosser les humanités et les inhumanités. Elle dialogue avec des artistes des scènes de musiques expérimentales, scènes noise dont elle est issue et où elle se produit régulièrement en tant que claquettiste. Ses créations sont l’invitation à écouter des bruits, les sons déviants ou étranges. Sa pratique autodidacte des claquettes (depuis 2012) l’amène à réfléchir et à toujours re-questionner la production et l’acte du son – du rythme – et du geste incarné dans une même entité. Chacune de ses créations tendent à débrider la fracture entre la musique et la danse, celles-ci imprégnées d’un univers visuel extraordinaire qu’elle se construit. Elle commence un travail de performance suite à sa rencontre avec Antonia Baehr alors qu’elle étudie au Beaux-Arts de Paris et à la Kunsthoschule Berlin-Weissensee. Elle intègre ensuite ESSAI au CNDC d’Angers (2011-13) puis Research à P.A.R.T.S, Bruxelles (2017- 18). Elle collabore avec les artistes musicien.nes Nina Garcia pour Plus de Muse Mais un Troupeau de Muets (2016), Thibaut de Raymond aka Raymonde IIII pour PALSEMBLEU (2018), VIERGE NOIR E (groupe qu’elle fonde avec Léo Dupleix et Sigolène Valax en 2016) pour BAL DES LAZE (2019), LES ANTÉCÉDENTES (2020) et A Kiss Without Lips (2021). Elle performance le duo MUON S avec le musicien Jean Bender depuis 2022. Et joue avec le musicien compositeur Jean-Luc Guionnet depuis 2018. En 2022, elle co-signe Une nuit entière avec la chorégraphe Tatiana Julien. Elle nourrie son travail et ses outils à travers ses rencontres avec Min Tanaka et le travail de Tatsumi Hijikata, la composition instantanée qu’elle explore auprès de Mark Tompkins et Meg Stuart, ou encore Rosalind Crisp qui allie danse et Body Mind Centering. Son travail de création et de performance est soutenu par la Ménagerie de Verre (Paris), La Soufflerie (Rezé) dont elle est artiste associée de 2020 à 2024, Honolulu (Nantes), La Pop (Paris), le Kunstencentrum BUDA (Kortrijk), le Festival NEXT, la Rose de Vents (Villeneuve d’Ascq), le Théâtre de l’Oiseau-Mouche (Roubaix), Montévidéo (Marseille), Klap Maison de la Danse (Marseille), le GMEM (Marseille), la GMEA (Albi), le GRAME (Lyon), les Instants Chavirés (Paris), Ici l’onde (Dijon), le BAL (Paris), Sonic Protest (Paris), entre autres. Elle tourne ses créations et performances, allant des scènes subventionnées aux lieux autogérés. Impliquée au sein du Performing Arts Forum à Saint-Erme, elle co-organise des événements (Summer University de 2012 à 2014) et y mène des workshops immersifs (CIRCUS ’N SPIRALS depuis 2017). En 2023, elle commence un travail pédagogique au sein la maison d’arrêt d’Amiens. Elle est également interprète et a travaillé auprès de Mark Tompkins, Phia Ménard, Nathalie Broizat. De 2014 à 2019, elle collabore étroitement avec les artistes plasticiennes Amélie Giacomini & Laura Sellies dans la création de performances et films (Sénégal, Lanzarote, Paris, Annonay, Lyon). Anna Gaïotti déploie et développe un travail d’écriture qui témoigne de l’expérience de son corps dans la danse, dans sa vie intime lors de ses de ses voyages et immersions sur les frontières. Ses écrits sont une sorte de regard ethnologique et sociologique sur la question des survivances des danses et des musiques, des transitions et transformations dont les peuples et les êtres font preuve, sujets aux bouleversements d’un environnement. Ainsi elle s’immerge dans le milieu de la prostitution (Zürich), et plus tard au frontières éthiopiennes et sud soudanaises au sein des peuples Hamar et Nyangatom. Elle passe par le prisme de son corps et de sa propre réalité érotique pour amener une écriture qui oscille entre témoignage et fiction, nourrie par les croyances auxquelles elle se confronte. Ses écrits sont publiés chez l’Échappée Belle et Artderien.