Table-ronde « Les sens, la recherche » & Concert de Julien Desprez

Cinéma Conférence Exposition Musique live

Vendredi 21 juin 2024
Table-ronde de 15h à 18h30
Concert de 20h à 22h
Entrée libre

L’Effort, le monde – Jacques Perconte
Table-ronde | Exposition | Concert
Vendredi 21 juin de 15h à 22h
Entrée libre

Dans le cadre de son exposition-installation vidéo L’Effort, le monde présentée du 4 mai 13 juillet 2024 au Générateur, l’artiste Jacques Perconte invite plusieurs intervenantEs à échanger autour d’une table-ronde sur les thèmes qui font l’essence de L’Effort, le monde : écologie, nature, sensibilité, technique, art, beauté du monde. Cet après-midi d’étude est suivi d’une performance improvisée et en direct de l’artiste sonore et guitariste expérimental Julien Desprez en dialogue avec le film, à l’occasion de la Fête de la musique.

« Soulevant l’eau et les roches, les forces de l’univers sculptent les montagnes et les mers. Soufflant les tempêtes et relâchant les séismes, la terre respire. Des humains, en allant puiser dans leur cœur les vigueurs de leur amour, jouent leur destin au contact de ces forces. Vaillants marins des montagnes, quelques alpinistes profitent du vertige de l’effort. Leurs muscles tendus, les yeux grands ouverts, l’ouïe en éveil, à pleins poumons, elles inspirent et expirent leur lien profond avec un univers de contingences magiques. Sans un mot, elles s’élèvent vers nulle part. L’expérience intense du désir, de la contention à la contemplation, vers le lâcher-prise, pour être vivant, pour se sentir vivre, se mettre en vie. 

Elles grimpent dès que possible.

Voir, sentir, pousser, toucher, ne plus penser, pour ne plus être séparé des cristaux, des roches, des métaux, des mers, des oiseaux, des forêts, des montagnes, des nuages, des étoiles, du soleil… les uns des autres. 

Si nous arrivons à oublier quelques instants le sidérant mouvement de destruction à l’œuvre sur la planète, on peut arriver à retrouver au plus profond de nous, en écho au ciel, la douce pureté du soleil. 

Poussières d’univers sur la terre, en quelques millièmes de seconde pour le soleil et pour nous en quelques minutes, en quelques heures, en quelques jours, en quelques années, nos efforts conduisent nos corps. Nous sommes les grands bâtisseurs de nos imaginaires.

Mais même quand notre corps permet à nos pensées de s’échapper, les machines continuent à miner les sols et les roches, les usines continuent à brûler les charbons, les pipelines continuent à se remplir de pétrole, les centrales battent leur cœur à plein régime et l’électricité file comme la planète tourne. Même quand on ne regarde pas, tout ce qui est vivant et exploitable est intensivement industrialisé. Nous avons fait d’une attitude, une nature dont il est difficile d’imaginer pouvoir se défaire. Et si certains d’entre nous sans effort savent s’extraire de tout ça, si d’autres, profondément touchés, arrivent à changer un peu, loin de la marge, l’effort semble impossible. Les conséquences de toutes ces petites économies semblent à peine quantifiables et malheureusement nous ne pouvons pas agir individuellement sur ce qui changerait tout. La fracture est trop grande. Comment pouvons-nous être autrement que malheureux, quand on sent que rien n’est possible ? Tout est dans le pouvoir. Et sans changement radical, sans victoire immense du système contre le système. Nos efforts seront vainement concentrés à l’adaptation et la survie dans un milieu où il sera de plus en plus difficile d’exister.

L’effort, le monde, mon amie, mon ami, sourit quand il libère l’âme du lourd poids de notre terrible intransigeance. »

Jacques Perconte

Découvrez le texte complet « L’Effort, le monde » : https://www.technart.net/effortmonde/?p=recherche_jacques_fr


Programme :

Quel lien intime y a-t-il entre la Recherche dans votre travail et votre relation à la nature ? Comment faites-vous des allers-retours entre ce que vous aimez vivre et ce que vous aimez voir et penser ? Est-ce que cela conduit une énergie particulière particulière qui anime une sorte de combat ou en tout cas qui nourrit une force vive de partage ? Avez-vous le sentiment de faire un effort particulier pour conduire les choses à l’état où vous pensez qu’elles doivent idéalement se trouver ? Comment considérez-vous cette relation au cœur à l’ouvrage ?

❉ 15H > 18H : Table-ronde « Les sens, la recherche »

Avec :

Aurélie Herbet est artiste plasticienne (résidente permanente au 6b à Saint Denis), chercheuse (membre de l’institut ACTE de Paris 1) enseignante (Maîtresse de conférences) et responsable pédagogique de la Licence Arts Plastiques à distance à l’Ecole des Arts de la Sorbonne (Université Paris 1). Elle réalise des installations, des dispositifs participatifs ou encore des promenades situées, lors desquelles la marche reconfigure l’expérience du lieu, du milieu dans lequel l’individu se déplace. Depuis 2017 elle s’intéresse plus particulièrement aux mutations de la ville et des relations, parfois conflictuelles, parfois symbiotiques, qu’elle entretient avec le vivant (en convoquant les notions de résilience, d’adaptation, de mutation).
+ d’infos : https://aurelieherbet.com/

Sophie Lécole-Solnychkine est maîtresse de conférences à l’université de Toulouse – Jean Jaurès où elle enseigne l’esthétique et la philosophie de l’art. Ses travaux, situés au croisement de l’histoire des formes et de l’histoire des idées, portent sur la nature des images cinématographiques et picturales. Se nourrissant des apports des sciences qui investissent le sol, notamment la géologie et la pédologie, elle appelle à renouveler la pensée des images par l’effort d’une écologie des images – entendre par là la préoccupation de l’analyste d’images pour la manière dont la figure fait milieu.
+ d’infos : https://www.editionsmimesis.fr/catalogue/dans-la-boue-des-images/

Clio Di Giovanni vit à Chamonix depuis un peu plus de dix ans. Elle parcourt la montagne en ski, à pied ou dans l’eau. Après plusieurs années aux Nations Unies engagée dans la protection des espèces menacées, elle s’implique dans des projets locaux, notamment défendre ce territoire et ses habitants qu’elle affectionne tant. Engagée sur le terrain, égalité, féminisme et montagne sont son quotidien. Elle nous rejoins ici juste à son retour d’une grande aventure en autonomie, entre femmes, à cheval, en cordes et en glisse dans les hautes neiges sacrées du Kazakhstan.

❉ 20H > 22H : Performance musicale de Julien Desprez

Guitare électrique, podorythmie, électronique, voix.

Quand on l’entend seulement sans le voir, il n’est pas évident d’affirmer que Julien Desprez pratique la guitare électrique. L’instrument-roi du rock’n roll, ce jeune musicien français le détourne avec une spontanéité salutaire grâce à toute une batterie de modifications internes ou externes. Il joue avec ses micros, en transforme le son grâce à des pédales ; on dirait que ses mains font des claquettes sur les cordes. Ses pièces en live sonnent comme des cut-ups sonores, proches de la musique dite « glitch » ; on pense notamment au producteur techno québécois Akufen alias Marc Leclair , avec lequel il partage ce goût des soubresauts : son corps danse presque lorsqu’il joue et le rapport qu’il entretient avec sa guitare évoque parfois les gestes d’un magicien qui aurait marabouté un dresseur de fauves.

+ d’infos sur Julien Desprez : https://linktr.ee/juliendesprez

Cet événement est programmé dans le cadre de Nous courons à toute vitesse, une programmation arts visuels & performance du 4 mai au 14 juillet 2024 au Générateur, et à l’occasion de La Métropolitaine, rendez-vous international d’art contemporain de la Métropole du Grand Paris. + d’infos

Jacques Perconte

Né à Grenoble en 1974, Jacques Perconte vit et travaille entre Rotterdam et Paris. Depuis un peu plus de vingt-cinq ans, il développe une œuvre audiovisuelle et cinématographique où environnement et paysage sont les véhicules d’une esthétique qui bouleverse la vision autant que les technologies qu’elle met en œuvre. Son travail navigue entre les salles de cinéma, […]
Jacques Perconte

Né à Grenoble en 1974, Jacques Perconte vit et travaille entre Rotterdam et Paris. 
Depuis un peu plus de vingt-cinq ans, il développe une œuvre audiovisuelle et cinématographique où environnement et paysage sont les véhicules d’une esthétique qui bouleverse la vision autant que les technologies qu’elle met en œuvre. 
Son travail navigue entre les salles de cinéma, les espaces d’exposition et la scène. Ses œuvres, même si elles revêtent diverses formes (film linéaire, film génératif, performance audiovisuelle, impression, installation) sont le résultat d’une recherche expérimentale continue.
De la Normandie aux sommets des Alpes, des fins fonds de l’Écosse aux polders néerlandais, il parcourt et filme passionnément les éléments. Le surprenant universalisme formel, qui semble renvoyer visuellement à ce qu’était la peinture quand elle s’est saisie de la nature comme motif, nait de la relation entre le rythme délicat et l’apparente douceur des sujets et l’extrême technicité des images qui manifestent dans toutes leurs dimensions leur réalité numérique. L’énergie du geste de Jacques Perconte s’inscrit dans l’image fabriquée par la caméra et se révèle en se libérant de ses contraintes par le travail de nature technologique des images.

L’exploration avec l’informatique de l’internet et de la vidéo à la fin des années 90, le conduit à poser les bases d’une nouvelle esthétique en étant le premier artiste à avoir travaillé les images en mouvement par le détournement des méthodes de compressions numériques. Mondialement connu pour sa singulière maîtrise des images, Jacques Perconte nous fait rentrer dans la nature même de la vidéo et de sa fabrication pour trouver de nouvelles proximités avec ses sensations.

Grâce à la rétro-ingénierie et à la manipulation experte des technologies de codage et de stockage, ce détournement des procédés high-tech de l’industrie audiovisuelle dépasse la question technique et réussit à faire de ses paysages des fééries de couleur dont le succès critique et populaire va en grandissant. 

Ce travail s’inscrit dans une histoire critique des représentations, de la peinture au cinéma. La tradition du paysage est envisagée dans une nouvelle primitivité permise par la technologie : Jacques Perconte nous révèle « le paysage de l’image plutôt que l’image du paysage ».

Internationalement diffusés dans les salles et festivals de cinéma documentaire et d’avant-garde, célébrés par la critique, ses films ont fait l’objet de plusieurs rétrospectives et d’importants programmes monographiques. En 2014-2015, la Cinémathèque française lui consacre le cycle d’avant-garde intitulé soleils. En 2012, Léos Carax l’invite à participer à son film Holy Motors. En 2019, Jean-Luc Godard utilise un extrait de son film Après le feu dans le Livre d’images.

S’il fait quelques performances audiovisuelles au début des années 2000, c’est seulement dix ans plus tard qu’il revient sur les scènes françaises et internationales avec des collaborations musicales prestigieuses (Jean-Benoît Dunckel, Jeff Mills, Mikhail Rudy, l’Onceim, entre autres).

Depuis une quinzaine d’années, son lien avec la recherche s’est renforcé, d’abord avec la thèse de Bidhan Jacobs, puis avec les travaux de Nicole Brenez, Vincent Sorrel, Antonio Somaini, Vincent Deville, Violaine Boutet de Monvel, Megan Phipps, Fred Brayard, Muriel Tinnel-Temple, Sean Cubitt, Yves Citton, Alice Leroy… qui deviennent véritablement des actrices et acteurs du développement de sa démarche.

Les collaborations sont une part importante de la pratique de Jacques Perconte. On compte parmi elles des cinéastes, des compositeurs, des musiciens et des poètes. À celles et ceux déjà cités, notons Julien Desprez, Samuel André, Julien Ribeil, Hélène Breschand, Eric-Maria Couturier, Julie Rousse, Michel Herreria, Didier Arnaudet, Marc Em, Hugo Verlinde, Jean-Jacques Birgé, Eddie Ladoire, Mélaine Dalibert, Simonluca Laitempergher, Vidal Bini.

Ses vidéos, ses films infinis, explorations génératives de ses recherches et ses impressions sont présentés dans des expositions personnelles ou collectives.  En 2016, il est sélectionné avec une douzaine d’artistes vivants pour côtoyer les peintures de paysage de Gustave Courbet dans l’exposition Courbet et la nature à l’Abbaye d’Auberive. En 2022, il présente durant six mois une nouvelle œuvre vidéo monumentale pour la présidence française de l’Union européenne au Conseil de l’Europe à Bruxelles. En 2023, le Lieu Unique à Nantes lui offre mille mètres carrés pour une grande exposition monographique. En 2024, c’est au Générateur à Gentilly et à l’Abbaye de Noirlac qu’il propose à nouveau des œuvres monumentales et que la question de la mise en espace de ses images est engagée.


Jacques Perconte est représenté par la Galerie Charlot.

Le texte de recherche Ce qui me conduit est disponible en entier sur : https://www.technart.net/effortmonde/

Site web : https://www.jacquesperconte.com/
Instagram : @jacquesperconte

+ d’infos sur l’exposition L’Effort, le monde du 4 mai au 13 juillet 2024.

Nous courons à toute vitesse

Arts visuels Exposition Performance
Une programmation d'arts visuels et de performance du 4 mai au 14 juillet 2024

L'Effort, le monde - Jacques Perconte

Arts visuels Cinéma Exposition
Exposition du 4 mai au 13 juillet 2024